Youssouf MulumbuSa Fiche
>>ICI<<Peux-tu te présenter brièvement ?Je m’appelle Youssouf Mulumbu, j’ai dix-huit ans, je joue au poste de milieu défensif et suis passé par toutes les classes de la formation. J’ai fait Conflans, Verneuil et maintenant le Centre au camp des loges.
A quel âge es-tu arrivé au PSG ?Je suis arrivé à l’âge de treize ans en provenance d’Epinay sous Sénart pour intégrer les -13 deuxième année. Je suis passé par Conflans, mon coach était Mourad Mouhoubi, puis j’ai fait deux ans à Verneuil avec Franck Bentolila, en 16ans nationaux j’étais avec Cédric Cattenoy, puis un an avec Jean-luc Vasseur et maintenant je suis avec le coach Guérin.
A quel poste jouais-tu à ton arrivée au club ?Je jouais attaquant de pointe, et petit à petit j’ai commencé à reculer pour me retrouver milieu défensif.
Et actuellement, t’arrive t-il de changer de postes ?
Oui, je joue des fois milieu droit ou gauche car je suis assez à l’aise du pied gauche.
Quels sont tes principales qualités et principaux défauts ?
En qualité je dirais la technique et l’endurance mais je ne suis pas physique. Du fait de ma taille, je ne dirais pas que je suis très physique. Et comme défaut, je râle beaucoup sur un terrain par rapport à l’arbitrage et sur mes coéquipiers car j’ai une âme de gagneur et petit quand je perdais je pleurais, et c’est un trait de caractère qui est resté.
Ton physique (1.77, 70kg) est-il un inconvénient pour un milieu défensif ?Non. Mavuba (1.71m, 64kg) et Makelele (1.74m, 70kg) sont de petite taille et jouent dans l’axe du terrain. En plus le coach Guérin me fait confiance donc je ne vois pas pourquoi ça serait un inconvénient de jouer milieu défensif.
Ça ne change rien même pour passer en pro ?
On me dit souvent que oui, mais je suis déjà monté avec les pros où il y a des joueurs plus petits que moi, donc je ne vois pas l’inconvénient.
Quel joueur t’inspires le plus à ton poste ?(Sans hésitations) Modeste Mbami. J’aime bien son style de jeu, il est simple, voit bien le jeu, au point techniquement, et physiquement il est très puissant.
Quel joueur te fascinait plus jeune ?Pelé. Mais maintenant que je joue à un poste défensif, je ne peux pas m’identifier à lui car si je commence à faire le Pelé au milieu de terrain, le coach Guérin ne va pas être très content (rires)
As-tu toujours voulu être footballeur ?Oui toujours. Mon frère a 27ans et joue au Portugal, il a joué au centre de formation de Marseille aussi et tout ça m’a donné l’envie de faire du football.
As-tu un rêve en tant que footballeur ?Oui, ce serait de jouer au Barça (sourire).
Quel est le joueur le plus doué que tu ais côtoyé ?Ljuboja. Techniquement et tactiquement il est très fort. Je me suis entraîné un mois avec lui et techniquement il est très fort. On ne lui a pas laissé assez de temps au PSG et il y avait la pression, mais il est très fort.
Avais-tu d’autres propositions de club que le PSG à ton arrivée ?Oui, il y avait Lens, Le Havre et des clubs étrangers. Mais Paris était le club le plus proche de ma famille et j’aime ce club, donc il n’y avait aucune raison de ne pas venir ici.
Tu étais donc supporter du PSG à 13ans ? Oui.
Quand est-ce que tu signes à l’OM alors ?(Rires). Pour moi il n’y a pas de réelles tensions entre le PSG et l’OM et si je dois signer à l’OM, tout dépendra du projet sportif.
Suis-tu toujours une scolarité en parallèle du foot ?Oui, je suis en terminale STT. L’année dernière, j’ai passé mon bac de français et ça s’est bien déroulé. Je penses à l’après foot mais aussi au cas où ça ne marcherait pas dans le foot. Si c’est le cas je serais très déçu mais on ne sait jamais. J’ai deux heures de cours quotidiens au centre omnisport avec des horaires aménagés.
Comment réussis-tu à combiner foot et scolarité ?C’est dur mais c’est la volonté qui me fait tenir. C’est moi qui ai choisit cette route et j’assume. J’ai continué mes études en partie pour ma mère qui y tient car continuer mes études était la condition pour rester au PSG.
Bien que tu sois né en 1987, tu as été appelé régulièrement en CFA la saison dernière. Etait-ce dû à une marque de confiance ou tout simplement à une carence d’effectif ?C’était un peu des deux au début, mais après c’était une marque de confiance car j’ai su confirmer en CFA. Mais au début je ne voulais pas jouer en CFA car ça chambrait beaucoup dans l’effectif, les joueurs voulaient signer pro donc c’était dur. Mais Samuel (Piètre) m’a beaucoup conseillé et aidé à m’intégrer dans le groupe et après ça a été.
Tu avais donc une appréhension à entrer dans le groupe…… Oui parce que les joueurs était là pour décrocher un contrat pro et moi qui montait des 18ans venait d’un groupe avec un esprit plus collectif qu’en CFA. Arrivé en CFA, c’était plutôt individualiste.
Individualiste dans le jeu ? Dans la mentalité ! Dans la mentalité du groupe, c’était de l’individualisme et c’est ce qui me faisait un peu peur. Et finalement je me suis bien adapté mais il fallait un peu s’imposer. Les quatre places pour décrocher des contrats pros étaient assez prédestinées aux quatre leaders du groupe, mais tout ça a beaucoup joué sur l’effectif et on le sentait vraiment à l’entraînement. Il y avait des tensions, des jalousies.
Et pourtant cette année il y a toujours des contrats à décrocher en fin de saison…Oui mais tout ça a disparu cette année. Ceux qui jouent un match et pas le suivant viennent encourager les coéquipiers et il y a une bonne ambiance dans le groupe car on se soucis moins des contrats à prendre. Si on prend le cas de Samuel Piètre, pour lui c’était l’année ou jamais et c’est peut être pour ça qu’il y avait ces tensions. Cette année, on est plus cools car les 87 ont deux ans de contrat (échéance en 2006-2007) donc si on ne signe pas en fin de saison, on a encore une chance l’année suivante. Et c’est d’ailleurs un peu ce que nous reproche le coach car il pense que l’on a pas conscience de la chance qu’on a. Si on prend les cas de Clément (Chantôme) ou Loris (Arnaud), ils peuvent signer un contrat pro dès cette année et le coach nous dit qu’on dirait que l’on n’en a pas l’envie. Mais quand on en discute entre nous, on se dit que signer pro en fin de saison serait peut être un peu trop tôt pour nous.
Justement, la difficulté de percer au PSG avait-elle compté dans ta décision de venir au PSG ?J’y ai pensé. Mon ami Thierry Racon (NDLR : A quitté le PSG à 16ans pour aller à l’OM et joue actuellement à Guingamp) quittait le PSG l’année où je suis arrivé et il me disait que c’était dur et qu’il fallait s’accrocher. J’aime la difficulté donc ça ne m’a pas fait peur. Cela fait six ans que je suis ici, si je continue à bien travailler je décrocherai un contrat pro.
Quels étaient tes objectifs au début de la saison passée ? C’était de faire le plus de matchs possibles en CFA et j’ai réussi à en faire huit. Au départ j’ai été appelé pour cause de manque d’effectif, puis il y a eu un changement de coach et c’est avec Patrice Lecornu que j’ai fait le plus de matchs.
Quel bilan fais-tu de ta première saison en CFA ?J’ai quand même fait une bonne deuxième partie de saison. Au niveau du groupe, on n’a pas fait de bons matchs car sur les huit auxquels j’ai participé, on en a perdu quatre ou cinq et fait deux matchs nuls. Mais personnellement je suis satisfait de moi car j’ai su montrer que je pouvais jouer avec des joueurs comme Ahmed Kantari, Samuel Piètre etc. qui sont pros maintenant.
Quelles étaient ces difficultés collectives ?On était bons individuellement mais on n’arrivait pas à se trouver sur le terrain. Certains joueurs comme Saad Ichalalene ou Loris Arnaud sont montés avec moi en CFA mais on n’arrivait pas à construire et marquer sur des phases de jeu. On ne marquait que sur coups de pieds arrêtés. On ne se trouvait pas à cause du manque d’entraînement ensemble. Certains montaient des 18ans pour s’entraîner en CFA et certains de CFA allaient avec les pros. Donc on ne jouait pas ensemble et on ne se connaissait pas du tout. Les dirigeants savaient que l’on n’avait pas un gros effectif donc il aurait fallu faire jouer les 18ans dés le début de saison en CFA. Mais ils ont préféré faire jouer les pros et quand ils se sont rendus compte que les pros ne voulaient pas, ils ont fait jouer les jeunes. Mais c’était dur car nous n’étions pas tous prêts à jouer en CFA ce qui a fait qu’on s’est retrouvé en difficulté en fin de saison où on s’est sauvé à la limite.
Quels sont tes objectifs en CFA cette saison?De jouer le plus de matchs, de confirmer et d’être titulaire. Mais il faut prendre les choses unes à une et ne pas aller trop vite. Souvent on me demande de viser le groupe pro, mais il ne faut pas griller les étapes.
As-tu déjà participé à des entraînements avec les pros ?Je suis déjà parti avec eux deux fois l’année dernière. Pas encore cette saison, mais j’espère que ça va venir car je garde ça dans mon viseur. Celui qui s’entraîne avec la CFA et qui ne vise pas les pros, ça ne sert à rien qu’il s’entraîne. Mais mon premier objectif reste de jouer et confirmer en CFA et après le reste viendra tout seul.
Ton objectif est de signer un contrat pro tout court où sortir pro au PSG?C’est de devenir pro tout court. Mais si je suis là c’est pour d’abord sortir pro à Paris. Maintenant si les dirigeants pensent qu’il y a meilleur que moi, j’irais voir ailleurs. Mais sortir pro au PSG reste quand même dans ma tête. Et comme me dit le coach Guérin, il faut élever son niveau de jeu à chaque match et ça va venir tout seul et c’est ce que j’essaye de faire.
As-tu un agent pour justement mener à bien ta carrière ?Oui. Jean-Christophe Thouvenel.
Qui a démarché l’autre ?C’est lui qui est venu vers moi. On a fait une période d’essai mais je n’ai rien signé avec lui parce que l’an dernier je me suis beaucoup fait conseillé par Bamba, qui était comme mon grand frère. Et comme il avait eu des mésaventures avec Madame Ba (ex agent de joueur) il m’avait conseillé de ne rien signer avec un agent et de d’abord voir comment ça fonctionnait.
Cela se passe bien avec cet agent ?Plus ou moins.
Comment se décide t-on a faire confiance à quelqu’un que l’on ne connaît pas du tout ?C’est la question que je me pose toujours. C’est dur et c’est dans la difficulté (recherche de club ou sponsor) qu’on voit si l’on peut faire confiance ou non. Je ne fais pas confiance aux agents de toute façon. En restant seul je penses pouvoir m’en sortir car mes frères sont là et ma sœur fait du droit. Donc je ne m’inquiète pas.
As-tu des sponsors ?Bientôt. J’en avais assez de toujours acheter des chaussures et j’ai demandé à mon agent de me trouver un sponsor mais il n’a fait grand-chose. Donc par l’intermédiaire de mon ami Thierry Racon, j’ai pu avoir les dirigeants d’Adidas et les choses sont en cours.
As-tu un plan de carrière ?Oui j’en ai un, et signer pro cette année serait dans mes plans. Mais ça va être dur et le coach Guérin essaye de m’enlever ça de la tête. Il me dit de ne pas penser que ce sera difficile et que cette année tout le monde à sa chance. Signer dés cet été serait bien.
Signer pro pour rester au club comme Badiane, Dramé et Kantari ou se faire prêter comme Djadjedje ?Plutôt se faire prêter et revenir plus fort car je penses que c’est mieux pour la progression et pour le physique aussi car il ne faut pas oublier que Chiguy (Lucau) s’est blessé en faisant des bouts de matchs. Donc je penses que c’est mieux de se faire prêter en L2 puis revenir.
Quels sont tes exemples de réussites ?Chiguy (Lucau) et Franck (Djadjedje) sont des joueurs que j’ai côtoyé et représentent des exemples de réussite.
Fournier et Guérin sont des entraîneurs formateurs, penses-tu donc que c’est une aubaine pour votre génération pour percer au PSG plus facilement ?Oui et non. Oui parce que se sont des formateurs et les jeunes ont tous une chance de signer pro, et non parce que leurs exigences sont plus élevées avec eux. A l’entraînement, ils nous demandent beaucoup plus de choses. Il faut être plus présent physiquement, techniquement, ne rien lâcher et c’est plus dur. On a changé de méthodes de travail cette année. L’an dernier on nous demandait d’être présent surtout techniquement mais cette année, on nous demande d’être là à la fois techniquement et physiquement.